Les microfinances camerounaises sous le sillage de la COBAC intègrent les organes faitiers à l’instar de RAINBOW ou de la Cameroun crédit union ligue (CAMCULL) qui sont des réseaux de microfinances qui harmonisent leurs procédés de gestion et offre des services aux microfinances (EMFs).
Parmi les services offerts, figure le nivellement des systèmes de gestion dont la tendance actuelle est à l’autonomisation à défaut de la digitalisation. De manière plus précise, l’acquisition de Core Banking centralisé ou décentralisé se positionne rapidement comme étant un impératif.
Sauf que cette transition de système de gestion traditionnel ou manuel vers un système automatisé ou digitalisé, appelée migration, est une équation complexe mettant en exergue, la transparence et la régularité de la tenue des comptes, le calcul des agrégats comptables et financiers, et la vision des organes de décision notamment le conseil d’administration et de la direction générale.
Prenons le cas par exemple de la transition vers un système décentralisé de Core Banking, elle se fait sur la base des templates informatiques qui réunissent les informations clés entre autres les numéros de membres, les noms des membres et leurs balances, les numéros de crédits et types de crédits etc. Pour réussir la migration il est important que ces informations soient correctement renseignées. Ainsi, si les membres ne sont pas identifiables ou que les numéros de comptes ne respectent le format standard, la migration va aboutir à un désordre structurel et comptable conduisant à des calculs des agrégats erronés.
Or, pour bien remplir les templates, il faudrait à la base avoir une gestion rigoureuse comptable et financière. Ce qui n’est pas toujours le cas pour beaucoup d’EMFs qui ont fonctionné dans un environnement règlementaire moins rigoureux laissant place à beaucoup de perméabilité, et d’opacité financière.
Il faut aussi dire que ces microfinances se veulent plus proches des populations doivent faire face à de nombreux obstacles tels que l’analphabétisme, le défaut de moyen d’identification légale, le désir de confidentialité du statut financier etc. Cette tendance à l’inclusion financière est une source de fébrilité dans la gestion comptable et financière dans la mesure où les processus de gestion deviennent plus flexibles, perdant ainsi en rigueur.
La migration se révèle donc comme le stade de l’entreprise de microfinance dans laquelle elle se voit dans l’obligation de réguler au besoin ses pratiques de gestion interne et de stimuler politiques managériales à s’aligner aux règles normatives imposées par les organes de tutelle.
