La 37e édition de la journée internationale de la femme nous invite à mener une réflexion sur l’égalité des sexes comme tremplin pour assurer un lendemain perren.
Ce thème tombe fort à propos quand on sait combien il est difficile de parler d’égalité de sexe dans un contexte économique et socio-culturel majoritairement piloté par des hommes. En termes de pilotage, on fait naturellement référence au management de haut niveau ou aux cercles d’influence où se prennent les décisions majeures qui leadent une communauté ou un système.
Si on prend le cas des entreprises camerounaises, une récente étude conjointe menée par le Bureau International du travail et la commission de entrepreneuriat féminin du patronat Camerounais (GICAM) démontre que seulement 13.7% des femmes accèdent à des niveaux d’encadrement élevés à l’instar des postes de directions ou encore des positions dans le conseil d’administration. Tandis que la même étude révèle que la proportion des femmes qui siègent à des postes de top management est beaucoup plus élevée dans des PME /TPE que dans les grandes entreprises.
Or ce sont les grandes entreprises qui par leurs pouvoirs économiques, leurs effectifs, et leurs positionnements dans la scène économique qui ont le plus d’influence dans l’environnement des affaires.
D’un autre côté, et de manière paradoxale, l’étude a révélé que la mixité homme-femme en entreprise participe de l’amélioration du climat social et même de la performance économique : une augmentation de seulement 1% du genre féminin en entreprise entraîne jusqu’à 0.23% d’augmentation de la performance générale des organisations. Alors donc comment expliquer cette disparité entre la faible représentativité et représentation des femmes à des postes stratégiques, et le bénéfice pourtant probant de leurs apports en comparaison à la gente masculine ? Plusieurs raisons sont évoquées :
- Les raisons endogènes au genre féminin notamment, la constitution morphologique limitante qui ne leur permet pas de dépenser autant d’énergie que d’hommes dans certains secteurs d’activités (BTP, etc.).
- Le statut d’épouse et/ou de mère qui est priorisé par rapport à la carrière professionnelle.
- Les limitations sociales auto imposées par certaines femmes qui culpabilisent de donner beaucoup d’importance à leur carrière.
- La faible représentativité des femmes dans certains secteurs innovants qui découle de la réduction de candidates dûment formées et expérimentées.
A côté de cela, quelques facteurs exogènes peuvent être listés comme :
- L’accessibilité des jeunes filles depuis la cellule familiale dans des domaines d’activités jugés trop pointus pour elles par leurs encadrants.
- Le dictât courant social qui par un discours permanent et relayé, positionne la femme dans le carcan social. Le carcan professionnel n’étant pour elle qu’accessoire.
- La pression des pratiques immorales comme le droit de cuissage pour avoir accès à des opportunités ou le harcèlement sexuel et moral en milieu professionnel.
Comme perspective d’évolution de cette situation défavorisante pour les femmes au Cameroun, celles-ci sont invitées à sortir du postulat de victime pour se positionner comme des apporteuses de solutions. Ceci dans le but de changer la perception des publics sur le rôle et les capacités féminines. Cette prise en main de leur destin passe par une auto exigence du professionnalisme, la rigueur dans la délivrance des livrables, une appropriation des académiques et professionnelle des secteurs innovants, et pour finir un renouvellement des mentalités sur la place des femmes dans une société.
