Les raisons qui motivent la transformation digitale diffèrent d’une institution à l’autre, en fonction des circonstances et des défis qui leur sont propres. Pour les entreprises africaines, l’enjeu est d’autant plus important que le continent reste tributaire des installations numériques et de l’accès à l’internet, qui sont encore très restreints dans certaines régions. Bien que l’Afrique soit aujourd’hui aux prémices du développement des technologies, le continent regorge d’opportunités et dispose d’un fort potentiel numérique conséquent. C’est pourquoi, les organisations se plient à cette révolution numérique qui se positionne au cœur de la stratégie pour favoriser le business et pérenniser l’entreprise.
La transformation digitale est le processus qui consiste à remplacer complètement les processus métier manuels existants par les toutes dernières alternatives numériques. Ce type de réinvention touche tous les aspects d’une entreprise, et pas seulement les technologies.
L’un des défis à la phase d’implémentation auxquels sont confrontés les entreprises est qu’il faille aborder la transformation digitale comme un projet et non pas comme un parcours. Cela signifie que la digitalisation, bien qu’elle soit encadrée, ne doit pas suivre un planning strict. Le Directeur/chef de projet de la Transformation Numérique doit s’avoir s’adapter aux exigences technologiques et humaines de l’entreprise. C’est-à-dire qu’il doit prendre en compte à la fois des exigences marchandes qui orientent le choix des technologies qui s’imposent pour les satisfaire tout en étant en tenant compte de la capacité financière de l’entreprise. Mais aussi le personnel, sa culture, son niveau de compétence et le rapport qu’il peut développer vis-à-vis de tout changement que peut impliquer la mise en place d’un processus technologique.
Au delà de tous ces multiples challenges, la transformation numérique entrepreneuriale s’impose en Afrique pour de nombreuses raisons notamment :
- La nécessité pour les organisations de rester résilientes face aux difficultés majeures économiques comme celle provoquée par la récente crise sanitaire internationale (COVID-19) qui, à cause des mesures restrictives, a imposé aux organisations une nouvelle culture de travail et un réaménagement des processus naguères rigides.
- Le besoin de se rapprocher au maximum des attentes des clients notamment ceux de la réduction, voir la suppression permanente de la distance. En effet, pour le cas des entreprises évoluant dans le secteur des finances comme les banques et Micro finances (EMFs), les services digitaux sont sous tendues par des applications ou des plateformes virtuelles. Ainsi, les difficultés liées à la mobilité réduite des usagers sont levées. Cela permet de conserver le portefeuille et de renforcer la position sur le marché.
- Le désir de se maintenir à flots face à la percée des technologies digitales au sein des entreprises de taille réduite comme les PME et TPE qui s’appuient sur ces dernières pour accélérer leurs croissances en présentant des modèles économiques innovants et rentables qui leurs permettent de bénéficier d’un certain nombre d’avantages financiers comme la réduction des coûts de services, une baisse significative du ration charges/revenus. Pour le cas spécifique des EMFs, nous pouvons citer comme avantages :
- L’amélioration des décisions d’octroi de crédit. En effet, le crédit scoring individuel de chaque client ou membre d’une EMF se base sur l’exploitation de ses données numériques. Et en même temps le processus d’octroi des crédits est plus rapide grâce à l’automatisation des processus. Deux améliorations importantes à la fois pour les microfinances qui minimisent le capital inactif et pour les clients qui obtiennent un crédit plus rapidement.
- Les économies d’échelle. Une politique de gestion optimale des charges dues aux ressources humaines dans une perspective d’extension de son réseau et d’augmentation des parts de marché en termes de nombre de clients atteints.
- Un meilleur engagement auprès des clients. Toucher plus de clients n’est pas nécessairement positif si vous ne pouvez pas être réactif à leurs besoins. La digitalisation crée de nouveaux moyens pour les IMF de communiquer avec leurs clients, comme le tchat en direct via une application et les réseaux sociaux. Les clients se sentent ainsi valorisés, ce qui favorise leur fidélisation, elle-même susceptible d’accroître les opportunités d’affaires à un coût réduit pour l’IMF.
Eu égard à ce qui précède, il est toutefois convenable d’indiquer que tout effort de digitalisation doit reposer sur une formulation claire de l’objectif recherché. En d’autres termes, chaque entité qui projette digitaliser tout ou partie de ses processus doit se poser les questions fondamentales suivantes de savoir : quelle amélioration le changement dû à la digitalisation apportera-t-il ? Et quels sont les moyens de mesurer l’atteinte de cet objectif ?